Un 18 janvier, Le Maistre de Sacy répond à un pénitent qui voulait apprendre le latin :
« Je me réjouis, Monsieur, que vous appreniez le latin, pourvu que cela vous serve à passer le temps plus doucement. Il faut révérer cette langue comme étant la langue de l’Eglise. Vous faites bien de l’apprendre dans les sermons de saint Augustin sur les psaumes car, outre qu’ils sont admirables et que toute la piété chrétienne y est enfermée, ils sont faciles en comparaison du reste de ses ouvrages.
Les Confessions au contraire sont très difficiles en beaucoup d’endroits, mais peut-être que vous les avez tant lues en français qu’elles vous en paraissent plus aisées. »
(Lettres chrétiennes et spirituelles d’Isaac-Louis Le Maistre de Sacy, Paris, 1690, t. 1, p. 132-133.)
Portrait d’un jeune homme lisant, par Mattias Stom, XVIIe siècle. … See MoreSee Less
Le 17 janvier 1678, au lendemain de la mort de Mme de Sablé, Dorothée Perdreau, abbesse de Port-Royal de Paris (où étaient regroupées les religieuses ayant accepté de signer le formulaire), écrit à son médecin M.Vallant une lettre de condoléances et lui donne surtout ses instructions pour mettre fin à une tradition inaugurée sous l’abbatiat de la mère Angélique en faveur des «belles amies» de Port-Royal :
« Nous vous supplions très humblement, Monsieur, que la petite tribune [qui permettait aux amies du monastère d’assister aux offices depuis leur logement] soit dorénavant fermée, s’il vous plaît, afin que nous ne soyons pas vues par plusieurs, ce qui blesse la clôture. Et comme la petite grille n’est pas forte, il est bon, principalement la nuit, je vous en conjure, de donner ordre que la porte qui y entre soit fermée à clef. Car, après les obsèques, il ne restera peut-être que quelques valets pour la garde des meubles, ce qui ne serait pas sûreté pour nous de ce côté-là. »
Ainsi disparaissait une des spécificités du monastère qui fit une large place aux laïcs durant l’abbatiat des mères Agnès et Angélique. … See MoreSee Less
Le 16 janvier 1648, Blaise Pascal écrit à sa sœur Jacqueline pour lui relater sa première rencontre avec un confesseur de Port-Royal à qui il expose son projet de défendre les écrits port-royalistes, qui donnera naissance aux ‘Provinciales’ quelques années après :
« Je n’ai pas été en état de t’écrire, soit à cause de mon mal, soit manque de loisir. J’ai peu d’heures de loisir et de santé tout ensemble, j’essaierai néanmoins d’achever celle-là sans me forcer, je ne sais si elle sera longue ou courte. Mon principal dessein est de t’y faire entendre le fait des visites que tu sais. J’aurais besoin pour cela de la communication de personnes savantes et de personnes désintéressées : les premiers sont ceux qui ne le feront pas, je ne cherche plus que les autres et pour cela, je souhaite infiniment de te voir car les lettres sont longues, incommodes et presque inutiles en ces occasions. Cependant je t’en écrirai peu de chose.
La première fois que je vis M. de Rebours [confesseur à Port-Royal], je lui dis avec ma franchise et ma naïveté ordinaires que nous avions vu leurs livres et ceux de leurs adversaires, que c’était assez pour lui faire entendre que nous étions de leurs sentiments. Il m’en témoigna quelque joie. Je lui dis ensuite que je pensais que l’on pouvait, suivant les principes mêmes du sens commun, démontrer beaucoup de choses que les adversaires disent lui être contraires et que le raisonnement bien conduit portait à les croire, quoiqu’il les faille croire sans l’aide du raisonnement. » … See MoreSee Less