« Jansénismes » et littérature en Europe centrale (Colloque international, 11-15 mai 2022)

Colloque international et Collège Humboldt à l’Académie hongroise des sciences et au Centre de recherche en sciences humaines, Institut d’études littéraires (Budapest), en collaboration avec la Ludwig Maximilians Université (Munich), Institut de philologie allemande

Budapest, 11-15 mai 2022

L’enquête sur le mouvement janséniste est devenue un domaine fructueux de la recherche européenne du siècle des lumières et de l’époque moderne pendant les vingt dernières années. Les résultats les plus récents n’ont été que sporadiquement intégrés dans les études littéraires d’Europe centrale et orientale et n’ont guère été différenciés. Les articles publiés dans les différentes langues nationales de cette région sont difficilement accessibles pour la recherche sur le jansénisme d’Europe occidentale par des raisons linguistiques et ils ont été à peine ou pas du tout reçus. Les connexions et les interactions entre le jansénisme et la littérature dans cette région sont encore un écart de recherche.
Le colloque sert principalement à transmettre la recherche sur le jansénisme d’Europe centrale et orientale à l’Europe occidentale et l’élaboration des «jansénismes» jusque-là inconnus, un aspect qui pourrait résider dans la «culture matérielle» (par exemple, les imprimantes, les bibliothèques). Les communications devraient utiliser des thèmes, des auteurs et des travaux sélectionnés pour montrer comment les concepts, les textes et la lecture jansénistes étaient communiqués de manière transrégionale dans les différentes régions d’Europe centrale et d’Europe centrale orientale et quel impact ils avaient sur le concept littéraire. Nous prévoyons de rassembler des traditions de recherche auparavant séparées, de concentrer les réflexions littéraires sur le jansénisme, de stimuler de nouvelles recherches fondamentales sur le sujet et d’élaborer l’importance du jansénisme pour la littérature dans cette région. Il est prévu de passer en revue, d’examiner, de réviser et de développer davantage les résultats précédents de la recherche sur le jansénisme par rapport à la littérature d’Europe centrale. Fondamentalement, il ne s’agit pas seulement de quelques auteurs bien connus tels que Grimmelshausen, Feßler, Rákóczi et Mikes, mais aussi d’une abondance d’œuvres encore inconnues d’auteurs aujourd’hui presque oubliés. En plus de la littérature fictive, l’objectif est d’inclure des écrits factuels et poétiques, les genres de prose morale didactique et spirituelle et la littérature du soi ainsi que des traductions du français restées manuscrites. Le colloque vise également une nouvelle perspective sur le discours moraliste et anthropologique du jansénisme dans les pays d’Europe centrale d’un point de vue principalement idéologique, éducatif et esthétique.
L’élaboration et l’évaluation de nouvelles sources dans la perspective du colloque seraient particulièrement souhaitables. Le corps du texte à examiner est constitué de textes systématiques, pragmatiques, narratifs et, au sens étroit, littéraires. Les fonds des bibliothèques sélectionnées qui n’ont pas été examinés jusqu’à présent devraient être systématiquement recherchés et évalués en vue d’œuvres de provenance janséniste. Le colloque vise à fournir un forum pour la question d’une phénoménologie pour la transmission des idées dans la littérature. Le jansénisme passe principalement par des livres ; à cette fin, les études littéraires ont développé un outil analytique. On pourrait montrer quelles œuvres du jansénisme français ont été reçues en Europe centrale, si et dans quelle mesure ces œuvres ont été imprimées, lues, traduites et appropriées. Il serait également utile de se demander dans quelle mesure le désaccord sur Augustin dans l’église gallicane et les efforts de réforme des théologiens jansénistes ont attiré l’attention dans la littérature et dans la construction de la théorie du droit naturel en Europe centrale. Dans quelle mesure l’éthique théologique et la psychologie moraliste des jansénistes ont-elles façonné le roman politique et moral, la littérature didactique morale, le poème pédagogique et d’autres genres?
Un aspect important est la relation entre l’analyse de la littérature et l’histoire des idées en relation avec la communication au-delà des frontières linguistiques. Existe-t-il une documentation pertinente dans les différentes langues nationales dans ce cadre de référence? Quel a été le rôle des langues nationales vers le latin? Quel rôle la langue allemande a-t-elle joué dans la traduction des œuvres françaises pour les littératures d’Europe centrale et orientale? Y a-t-il des traces de jansénisme dans la littérature hongroise, polonaise, tchèque, slovaque et slave méridionale?
Les conférenciers sont invités à adopter une approche comparative, à prendre en compte les considérations intertextuelles et esthétiques et à formuler des questions du point de vue de leurs domaines de travail en utilisant des analyses individuelles basées sur les sources afin de montrer ce qui a été réalisé jusqu’à présent, mais aussi de rendre visible les écarts de recherche. Des interprétations individuelles d’œuvres plus importantes et de portraits liés à l’auteur devraient être utilisées, ainsi que des études de motifs, d’idées, de discours et d’histoire fonctionnelle complètes sur des travaux, des métaphores ou des groupes de sujets.
La réception des Maximes de La Rochefoucauld, des Provinciales et des Pensées de Pascal, des Essais de moral et autres ouvrages de Pierre Nicoles, de la traduction commenté de la Bible de Lemaître de Sacys et de Pasquier Quesnel et du traité L’Art de se connoître soimême de Jacques Abbadie sont à examiner spécifiquement. Les allusions croissantes à Augustin dans le travail tardif de Lessing et son intérêt pour la théologie anti-augustine méritaient également leur propre enquête. La recherche sur la mise en réseau littéraire des idées jansénistes rendra plus visible qu’auparavant la diffusion des idées des Lumières et les modes de réception de la littérature des Lumières de la France, des Pays-Bas et de l’Italie vers les pays d’Europe centrale.
Deux programmes-cadres (exposition, excursion) – étroitement liés au thème de la conférence – sont prévus pour la conférence. La publication des dossiers de conférence révisés est aussi prévue. Les langues de la conférence sont l’allemand, le français et l’anglais. Une subvention de la Fondation Alexander von Humboldt permettra vraisemblablement aux organisateurs de couvrir les frais de voyage et de séjour des conférenciers et des participants invités. Les propositions de communication sont à envoyer avant le 31 mars 2020 aux adresses électroniques suivantes:

friedrich.vollhardt@germanistik.uni-muenchen.de
tuskes.gabor@btk.mta.hu
Ch.Schmitt@lmu.de

Budapest – Munich, 18 février 2020

Friedrich Vollhardt Gábor Tüskés

Christoph Schmitt-Maaß